Tout a débuté par une naïve adolescente prénommée Helena Davenport, fille d’Hébé, déesse de la jeunesse. Helena et son grand frère, Grant, résidait à la Colonie des Sangs-mêlés depuis déjà quelques années à ce moment là. Dès son arrivé, Helena avait surpris les instructeurs par ses capacités variées. Comment une simple fille d’Hébé pouvait-elle se démarquer autant du lot ? Bien sûr, elle n’arrivait pas à la cheville des enfants d’Apollon lorsqu’il en venait au tir à l’arc, ou à celle des bâtards d’Arès aux combats à corps à corps, ou encore à celle de la progéniture d’Athéna au maniement des armes ! Cependant, tous s’entendaient pour dire qu’elle affichait énormément de potentiel et qu’avec de l’entrainement, elle deviendrait une guerrière accomplie… et leurs prédictions se concrétisèrent lorsque Chiron confia une quête à la jeune sang-mêlé.

Une quête pourtant si simple qui changea tout pour Helena. Je n’ai jamais su en quoi consistait cette mission, uniquement qu’elle ne représentait aucun danger, aucun risque. Tout était parfait pour la première mission d’une jeune sang-mêlé sans expérience. Il n’y avait aucune chance que cela tourne mal ! Et pourtant quelque chose arriva. Quelque chose qui changea la vie d’Helena, qui la détourna complètement de la traque qu’elle suivait jusque là. Je peux facilement imaginer votre intrigue, n’ai-je pas piqué votre curiosité ? Qu’est-ce qui aurait bien pu autant dérouter la vie d’une demi-déesse prometteuse ? Une blessure ? Ou même la mort ? Rien de tout cela. Quelque chose de beaucoup plus inoffensif s’introduisit dans sa vie. Moi.

Qui suis-je ? Qui suis-je pour avoir détruit la vie de cette adolescente de seize ans ? Je suis son fils. Kol. Kol Chriss Davenport. Durant cette mission, ma mère, par une immense malchance à mon avis, rencontra mon géniteur. J’insiste sur le mot géniteur. Cet homme ne c’est jamais comporté comme un père. Mais je peux affirmer que, contrairement à certains de mes semblables, que je ne lui en veux pas. À vrai dire, qu’est-ce que lui en vouloir m’apporterai à l’exception de ne jamais être en paix avec moi-même ? La haine est inutile et le passé est le passé, on ne peut rien y changer.

Mon paternel, c'est Apollon, le Dieu de la Poésie, de la Musique, de la Lumière et d'un tas d'autres trucs plus ou moins cools. Nous ne nous sommes jamais rencontré, ce qui ne m'étonne pas considérant l’ampleur de la marmaille qu'il a procréé. Un fils par-ci, une fille par-là... Je ne me suis jamais attendu à recevoir une particulière remarque d'attention de sa part et je vis très bien le fait d'être un demi-dieu.

Ma mère déteste me parler de leur rencontre, c'est entre autre pourquoi je n'en connais que quelques détails. Et même de dire quelques détails, c'est surestimer ma connaissance du sujet. Je sais que mon père c'est montré très flatteur, illustrant le fait que ma mère possédait tout ce dont une demi-déesse pouvait rêver ainsi que tout ce dont elle nécessitait pour faire flancher un dieu. Encore aujourd'hui, ma mère se trouve stupide d'avoir pu croire qu'Apollon reviendrait vers elle après cette nuit torride. Elle m'a par contre toujours affirmé qu'elle s'était elle-même fait de fausses idées. Jamais Apollon ne lui avait promis de revenir ou rien. Cette nuit-là fut le making-off de mon existence. J'espère que vous comprenez le jeu de mot, car je le trouve assez cocasse !

Bref, pour revenir à mon histoire, de retour au camp, ma mère a rapidement indiqué des signes ne trompant pas. Elle choisit de simplement quitter la Colonie, pour élever son enfant loin de toute cette guerre. Mon oncle, Grant, décida de la suivre. Lui-même, peu avant l'aventure de ma mère, en avait entretenu une avec Athéna... De sorte que deux mois avant ma naissance, la déesse elle-même vint lui confier ma cousine, Eliza. Et étrangement, neuf mois après qu'Eliza eut été confiée à Grant, Athéna retourna à sa porte pour lui confier Declan. Encore une fois, j'ai dévié de ma propre histoire, mille excuses ! Ma mère emménagea à Vancouver, au Canada. Enfin, elle réemménagea, puisqu'en fait Vancouver était sa ville natale. Grant la suivi et ces deux parents monoparentales y élevèrent leurs enfants semi-divins de leur mieux.

Helena commença à travailler pour une agence de mannequin, non pas comme mannequin, mais comme maquilleuse. En tant que fille de la déesse de la jeunesse, elle avait un don inné pour savoir quel produit utilisé sur différents individus pour les faire paraître plus jeunes. Elle devint connue rapidement dans le milieu, contrairement à toutes ses attentes, elle qui voulait mener une vie tranquille. Et voilà que 5 ans après ma naissance, elle reçue une demande d'embauche d'une agence australienne désirant acquérir ses services. L'idée d'abandonner tout ce que sa vie en Amérique lui avait apporté la séduite et elle accepta. Elle et moi avons immigré en Australie, devenant officiellement citoyens australiens.

J'ai vécu en Australie une longue décennie. Durant dix ans, je m'amusais avec des amis à aller espionner des kangourous et d'autres animaux typiquement australiens les fins de semaine. Durant dix années, j'ai résidé à Sidney, j'ai appris à faire du surf, j'ai dégusté des plats de la cuisine australienne et j'ai même attrapé l'accent australien ! Bref, je me suis transformé en un adolescent typique d'Australie !

Je passais la plus grande partie de mes vacances d'été chez mon oncle à Vancouver, avec Eliza et Declan. Je ne tire que de bons souvenirs de ces inoubliables journées d'été. Puis l'été de mon 16ème anniversaire, ma mère et Grant ont eu une grosse discussion. Ils nous ont tout simplement forcés à sortir de la maison, insistant sur le fait qu'il devait parler pour une petite heure... Cette petite heure s'allongea sur 48 heures, durant lesquelles nous sommes allés dormir chez les voisins d'Eliza et de Declan. Lorsque nous fûmes finalement autorisés à retourner dans la maison, Helena et Grant nous racontèrent toute l'histoire. Enfin, en évitant de raconter les détails dont ils étaient moins fiers ou dont ils préféraient ne pas se rappeler.

Ils décidèrent de nous envoyer passer notre premier été à la Colonie. Nous avons tous les trois eu la chance d'être relativement rapidement réclamés, moi en premier. Jusqu'à mes 18 ans, j'ai passé tous mes étés à la Colonie, développant mes aptitudes au tir à l'arc et à manier l'épée... Également je me suis découvert un pouvoir, chose que non pas tous mes frères et sœurs possédaient. Maintenant je suis résidant permanent à la Colonie, c'est-à-dire que j'y passe l'année complète.

S'il y a une chose qu'il faut savoir sur moi, c'est que je ne suis pas quelqu'un qui stress facilement. Je ne veux pas me compliquer la vie. Je veux simplement la vivre à fond. Il m'arrive parfois d'être assez direct et même bitch selon certains, mais ça me fait rire de voir comment certaines personnes peuvent aussi mal digérer l'opinion qu'autrui a d'eux, étant donné que moi, je fais ce que je veux peu importe ce que les autres en pensent !

Quant à la guerre qui se propage, je me bats du côté de la Colonie, mais je n'ai pas vraiment de parti pris. Je ne crois pas en aucun des deux camps, c'est pourquoi au fond, je suis neutre, mais seulement de convictions.